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LE TRAUMATISME DE LA RENTREE

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Pourquoi la rentrée est-elle un traumatisme
pour certains de nos enfants ?

Stress, anxiété, boule au ventre la veille au soir, pas envie d'y aller... Beaucoup de parents connaissent ou ont connu ces symptômes qui précèdent une rentrée scolaire.

Alors même que rentrée devrait rimer avec découvertes, apprentissages, épanouissement... elle rime chez beaucoup d'enfants avec peurs, panique, nausées et j'en passe !

Pourquoi la rentrée est-elle donc source de traumatisme pour certains de nos enfants ?

 

Pour bien comprendre ce phénomène, il faut tout d'abord garder en mémoire que la rentrée n'est pas mal vécue par tous les enfants. La plupart la vive correctement ou avec des doses de stress plus ou moins fortes. Mais stresser à l'approche de la rentrée est tout à fait normal !

Qu'est-ce que le stress ?

Le stress est le résultat d'un ensemble de modifications physiologiques et psychologiques qui se déroulent dans notre corps lorsque ce dernier subit une agression réelle de son environnement (dans ce cas les modifications sont physiologiques) ou lorsqu'il croit qu'il va subir une agression de son environnement (dans ce cas les modifications sont psychologiques).

Pour faire simple : le stress n'est rien d'autre que l'expression d'un message de notre esprit pour attirer notre attention sur un danger potentiel.

C'est une mécanisme archaïque qui nous permet de nous adapter aux changements de notre environnement.

Et la rentrée est bien le parfait exemple de ces changements !

Tout comme vous avez l'habitude de retrouver des repères sur votre lieu de travail, votre enfant avait ses propres repères dans sa classe précédente : ses copains ou ses copines, ses enseignants, ses salles de classe, son emploi du temps. Mais la rentrée vient balayer ses repères : nouvelle composition de classe, nouveaux enseignants, nouvelles salles, parfois nouvelle école !

Normalement, nous sommes capables de nous adapter aux variations de notre environnement, nous le faisons depuis des centaines de milliers d'années. Alors pourquoi cela se passe-t-il si mal à la rentrée pour certains de nos enfants ?

Tout simplement parce qu'ils ont fantasmé la rentrée depuis 2 mois ! Cela fait 2 mois qu'ils savent que leurs repères vont certainement être bouleversés, alors ils fantasment tous les scénarios possibles : "j'espère que je vais être avec untel", "j'espère que je n'aurai pas cette prof", "j'espère que je ne finirai pas à 17h tous les jours"...

Votre enfant se créé des repères virtuels et généralement nous, adultes, on en remet une couche pendant ces 2 mois avec des phrases du type "c'est la rentrée dans 3 semaines", "il va falloir reprendre un rythme", "il faudra te mettre au boulot dès le début", "il va falloir te coucher plus tôt"... vous vous voyez en train de prononcer ce genre de phrases ? Sans le vouloir, car c'est avec bienveillance que vous le faites, vous activez le fantasme de la rentrée chez votre enfant.

Or, ce fantasme est virtuel : même s'il l'espère fortement, car ça le rassurerait, votre enfant n'a aucune certitude quant à la composition de sa classe, aux profs qu'il va avoir, etc... Mais son esprit, en pensant se rassurer en fantasmant tous les scénarios possibles, croit qu'il a le contrôle sur les futurs changements de son environnement. En résumé, son esprit croit pouvoir anticiper l'imprévu et surtout l'imprévu qui serait catastrophique pour lui.

Et voilà le jour de la rentrée et... patatra ! Le pire scénario qu'avait imaginé votre enfant se produit : il n'a pas ses copains dans sa classe, il est tombé sur le prof qu'il déteste, il a un emploi du temps qu'il juge pourri... Du coup, tous ses repères rassurant qu'il avait fantasmé pendant 2 mois s'effondrent, car ils ne correspondent pas à la réalité. Et il le vit très mal.

Que faire ?

Déjà, il faut laisser retomber l'émotion liée à la prise de conscience des nouveaux repères. Discuter ou essayer de convaincre votre enfant que tout va malgré tout bien se passer alors qu'il est dans l'émotion ne vous permettra pas de le rassurer. Pire, il va certainement penser que vous ne le comprenez pas ou que vous ne mesurez pas à quel point SA rentrée a été traumatisante (n'oubliez pas que c'est la sienne, pas la vôtre).

Au contraire, il faut lui offrir la possibilité de vider l'émotion liée à son vécu de la rentrée en créant un temps d'échange dans lequel vous ne devez ni juger ce qu'il vous dit ni tenter de donner votre avis. Ce n'est pas vous qui avez vécu cette rentrée, mais votre enfant. Votre enfant n'est pas vous et vous n'êtes pas lui. Autrement dit, ce n'est pas parce que vous, vous réagiriez d'une certaine manière face aux changements de votre environnement que vous devez imposer à votre enfant votre manière de réagir. Surtout qu'il n'a pas votre expérience de la vie !

Donc laissez-le s'exprimer : il le fera sûrement de manière très négative avec des "j'aime pas ma classe", "mon emploi du temps est nul", "il y a Pierre dans ma classe et je ne le supporte pas", "j'ai madame X en maths et tout le monde la déteste"... ce n'est pas grave. Tout ce que votre enfant verbalise est autant de source de stress évacuée du corps. Et cela lui permettra de faire diminuer le niveau émotionnel dans lequel il est.

Une fois que cela est fait, accordez-lui un temps pour se calmer : ne rebondissez pas immédiatement sur ses propos sinon vous allez réactiver l'émotionnel. Laissez-le aller jouer aux jeux vidéos, faire un tour de vélo... et revenez sur son vécu après ce temps de pause. Il n'aura pas changé d'avis sur sa rentrée bien sûr, mais il sera plus à même de relativiser. Et c'est ce que vous devez l'amener à faire : le faire relativiser ! C'est la partie la plus compliquée, car on a tendance très vite à vouloir convaincre : ce qu'il ne faut surtout pas faire pour les raisons que j'ai évoquées plus haut.

Comment le faire relativiser ?

En vous concentrant sur les faits et en le faisant réfléchir par lui-même au lieu de lui imposer votre point de vue.

Par exemple :

Votre enfant : "Je suis vraiment dégoûté de n'avoir aucun copain dans ma classe, c'est pas juste !"

Vous : "Tu veux dire tes copains de l'année dernière ?"

Lui : "Oui, Matteo, Laurent et Lionel."

Vous : "Je comprends que ça t'attriste, mais est-ce que c'est parce qu'ils étaient dans ta classe que vous vous étiez amis ?"

Lui : "C'est là que je les ai rencontrés."

Vous : "Oui, mais est-ce que vous vous êtes vus en dehors de l'école ?"

Lui : "Plein de fois : au skate park, à mon anniversaire..."

Vous : "Donc vous n'êtes pas amis simplement parce que vous étiez dans la même classe ?"

Lui : "Non."

Vous : "Tu vas donc pouvoir les retrouver à la récré ou en dehors de l'école, non ? Et rappelle-moi comment tu les as connus ?"

Lui : "Bah, je viens de te le dire, ils étaient dans ma classe l'année dernière !"

Vous : "Donc tu ne les connaissais pas lors de la rentrée dernière, puis tu es devenu ami avec eux. Est-ce que dans cette classe où tu ne connais personne cette année, cela ne pourrait pas se reproduire ?"

Ainsi, en vous limitant aux faits (qui ne peuvent pas être contestés), vous l'amenez à relativiser par lui-même au lieu de lui balancer votre vérité qu'il n'a pas testé. Notez que j'ai utilisé dans cet exemple deux techniques que j'utilise tous les jours dans mes coachings : le questionnement et la reformulation. Le questionnement permet à votre enfant de verbaliser sa pensée et avec la reformulation vous vous assurez à la fois qu'il ait bien verbalisé sa pensée et que avez bien compris son message.

Pour tous les autres problèmes liés à l'adaptation de votre enfant au système scolaire, à savoir problèmes de relations sociales, ennui à l'école, décrochage scolaire, sentiment de décalage lié à son haut potentiel... cet article ne les résoudra, même s'il vous permettra de mieux appréhender son retour le soir de la rentrée ou tout simplement de l'école tous les jours.

Pourquoi ? Parce que les problématiques sont plus complexes qu'un simple fantasme des repères de la rentrée.

Si votre enfant rencontre des difficultés liées à diverses problématiques tournant autour de l'école, n'hésitez pas à me contacter et nous verrons ensemble ce que nous pourrons mettre en place pour l'aider.

Mes 18 années passées en tant qu'enseignant certifié en collège et mon expérience de coach certifié en développement personnel spécialisé dans la gestion des ados et spécialiste de la précocité me permettent de posséder à la fois une vision interne du système scolaire ainsi qu'une vision externe.

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